Test Watch Dogs Legion : L’épisode de trop ou à faire absolument ?
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14/20
L'avis de SNIR
Watch Dogs Legion reprend la formule déjà bien établie dans les précédents épisodes, en essayant d’y apporter quelques nouveautés, sans pour autant réussir à empêcher une certaine monotonie de s’installer. À trop vouloir laisser de liberté au joueur : dans les personnages à contrôler et dans la façon de jouer, le jeu fini par ne plus imposer de cadre, ni narratif, ni au niveau du gameplay, ce qui finit par casser l’implication du joueur dans l’histoire. L’environnement est vivant, et le jeu prend place dans un Londres très réussi, mais cela ne suffit pas à empêcher Watch Dogs Legion de prendre l’eau à travers son scénario trop prévisible, avec une écriture parfois complètement ridicule, qui préfère s’enfoncer dans le combat contre le « mal » alors qu’il aurait pu faire un passer un très bon message en relevant de vraies problématiques. Techniquement décevant, c’est dommage, Watch Dogs Legion avait pourtant un énorme potentiel visible à travers quelques passages du jeu plutôt réussis…
- Système de recrutement intéressant
- Des métiers complémentaires et qui apportent différentes fonctionnalités
- Le piratage, un concept qui fonctionne toujours
- Londres particulièrement réussie
- Enfin de bons combats au corps-à-corps
- Pas toujours joli sur console
- Techniquement en retard sur beaucoup de points
- Une durée de vie décevante
- L'écriture en demi-teinte, parfois carrément ridicule
- La VF trop inégale
- Beaucoup de bugs
- Un jeu qui passe à côté des messages qu'il pourrait faire passer
Le test :
Partager le test :
4 ans se sont écoulé depuis le dernier épisode de la série Watch Dogs, le groupe de hacker DedSec revient, bien mal en point, dans un monde toujours aussi contrôlé, surveillé et corrompu.
Le jeu prend place dans un Londres fidèle à la réalité, avec un but précis mais pas sans obstacle : faire renaître le groupe DedSec et mettre en place la résistance dans la ville. Watch Dogs Legion retrouve un scénario plus sérieux que son prédécesseur.
Bon jeu critique sur les problèmes actuels ou épisode de trop qui s’enfonce dans les clichés ? La réponse dans ce test
Ce test est sans spoil sur le scénario, mais il est impossible de donner un avis complet sans évoquer certains passages du jeu, soyez en conscient.
Nous allons passer en revue les points importants : gameplay, graphisme, scénario, bande-son, duré de vie, avant de donner une note finale. Je vous invite vous aussi à donner votre avis dans les commentaires.
Les graphismes :
Proche de Watch Dogs 2, en un peu amélioré, le jeu est assez inégal. Sur PC vous pourrez profiter d’une version largement améliorée, les versions consoles étant un peu moins flatteuses.
Les quartiers de nuits sont plus jolis grâce à une bonne gestion des éclairages : les néons, écrans géants et enseignes ressortent plutôt bien surtout par temps de pluie. Les quartiers de jours paraissent eux très fades, et les rues peu fréquentées n’ont pas grand-chose pour elles.
Des cycles jour / nuit et météo sont présents, ce qui amènera un peu de variété, et au final c’est assez intéressant de découvrir les différents boroughs de Londres. Entre quartiers touristiques très fréquentés et quartiers populaires beaucoup plus sombres.
Londres est très fidèlement retranscrite : rues, bâtiments, station de métro ect … On s’y croirait, on pourrait presque s’amuser à faire un peu de tourisme. Malgré un retard technique, si vous prenez le temps d’observer ce qui vous entoure c’est plutôt cool.
Un effort a été fait pour adapter la vie des citoyens en fonction des heures de la journée, la nuit les métiers et activités illégales prennent place dans les quartiers pauvres, le jour les gens partent au travail.
La carte n’est pas immense, elle se traverse plutôt vite mais c’est suffisant. On notera malheureusement la réutilisation de certaines zones dans les missions principales, secondaires ou durant des recrutements, vous allez finir par revenir dans les mêmes zones et c’est dommage !
Watch dogs legion à la particularité de ne pas avoir de personnage principal, et vous laisse le choix de jouer avec n’importe qui à condition de le recruter, on reviendra sur ce point pour savoir si c’est une bonne chose ou pas.
La variété de personnage que vous allez pouvoir croiser est remarquable : généré de façon un peu aléatoire en mélangeant les vêtements, les visages et la pilosité
Cette variété déjà présente depuis longtemps dans les jeux Watch Dogs prend tout son sens car on y fait encore plus attention maintenant que l’on doit constituer une équipe.
On notera tout de même le choix très étrange de certains personnages « obligatoires » au début du jeu, comme un ouvrier de chantier, qui si vous ne pensez pas à changer ses vêtements viendra s’incruster dans les cinématiques avec sa tenue, ça casse franchement un peu le délire !
Choisir quelqu’un de plus « logique » aurait permis de préserver l’ambiance du jeu dans laquelle on a de la peine à rester plongé.
Le gameplay
Pour reparler du piratage, celui-ci n’a pas vraiment évolué depuis le premier épisode, même type d’énigme, même configuration, on pourrait se demander à quoi bon changer un système qui fonctionne ?
Cependant ça commence peut-être à tourner un peu en rond… Pour ceux qui découvrent la série, vous prendrez plaisir à passer à travers les systèmes de caméras pour trouver une clé de décryptage ou à résoudre un piratage à travers une salle serveur.
Mais pour ceux qui ont déjà fait les précédents, un sentiment de redondance commence à prendre place.
Vous pourrez également pirater des drones, des véhicules et des éléments dans la rue pour semer vos poursuivants, on notera la disparition du piratage des feux rouges qui apportait pourtant des carambolages vraiment sympas et impressionnants !
Dans votre arsenal, vous pouvez contrôler une panoplie de drones pour vous infiltrer avec de petits drones volants ou des arachnobot, toujours aussi agréable pour passer discrètement par les tuyaux et autres petits passages.
Mais aussi, et c’est une nouveauté, d’autres drones plus agressifs, comme des tourelles ect … Tout un tas de gadgets ont été ajouté pour essayer de renouveler un peu le gameplay.
Comme vu un peu plus tôt, vous pouvez recruter absolument qui vous voulez dans la rue, grâce à des missions de recrutement : vous rendez un service à la personne, qui viendra ensuite vous rejoindre.
Certaines personnes plus hostiles vous demanderont une mission de plus pour trouver des indices, généralement sans réel intérêt, il s’agit d’un simple piratage dans la rue.
Sur ce principe il y a de vrais bons points : vous pouvez choisir les personnes de votre équipe, en fonction de leur apparence, mais surtout : de leurs compétences et leurs capacités.
Chaque personne que vous allez croiser à un métier (comme dans les précédents jeux) mais ici, le métier aura une incidence directe sur les fonctionnalités disponibles : les armes, les capacités, ect …
Ainsi il est vraiment possible de se créer une équipe complémentaire, avec la possibilité de changer de personnage n’importe quand.
En fonction de la zone, un ouvrier de chantier passera inaperçu dans les zones en construction, un garde d’Albion dans la zone gardée. Ce qui est franchement sympa !
Pour donner d’autres exemples : un magicien pourra hypnotiser des ennemis ; un hooligan pourra appeler des potes pour vous défendre, ou encore une statue vivante pourra se mettre sur le bord de la route pour gagner de l’argent si vous voulez faire une pause.
Vous aurez la possibilité de vous faire tuer, ainsi le personnage deviendra inaccessible plusieurs dizaines de minutes le temps qu’il se fasse soigner. En début de partie vous pouvez un mode mort permanant qui ne vous permettra pas de rejouer un perso mort : pour ceux qui aime le réalisme et la difficulté c’est sympa !
On notera aussi, que si vous recrutez un infirmier, ou un ambulancier par exemple, vos personnages se feront soigner plus vite ! Une des nombreuses possibilités du jeu pour créer un vrai écosystème de métiers.
On passera donc de longs moments à scanner les gens dans la rue, de façon un peu curieuse pour voir ce qu’ils font, vous pourrez également y trouver l’occupation en cours en fonction de l’heure de la journée, même si ça ne sert théoriquement à rien c’est plutôt cool et vivant !
Avec quelques bonnes surprises tout de même : vous croiserez des personnes plutôt louches avec des activités étranges !
On s’amuse bien à chercher et trouver les personnages qui vont constituer notre équipe, mais après ça… il y a beaucoup d’autres défauts !
Les missions de recrutement, sont très répétitives, et au bout d’un moment ça devient un peu lourd : lui parler, se rendre au point A pour un piratage dans la même zone que vous avez visité durant une mission secondaire, et c’est bien là le problème.
Derrière ces volontés d’infinies possibilités, Watch Dogs Legion n’en offre pas tant que ça, et au bout de quelques heures vous aurez fait le tour du sujet.
Vous finirez par croiser les mêmes métiers et vous aurez vu tous les types de mission et de zones, ce qui nous enferme ensuite dans une petite boucle par très très intéressante qui se répète.
Parlons un peu des missions maintenant, comme depuis toujours, Watch Dogs Legion vous invite à faire le jeu en infiltration, car de base : vous des hackers !
Le jeu est entièrement pensé pour être résolu et effectué en discrétion : par les caméras, les conduits d’aération, les toits, ect … Ça c’est la théorie …
Car bien souvent ( et pas toujours aidé par l’IA du jeu ) vous finirez par vous faire repérer, sortir votre arme et tuer tout le monde pour être tranquille !
Et c’est le problème, Watch Dogs Legion n’est pas suffisamment bien pensé pour que ce soit pratique et accessible de faire le jeu en discrétion, du coup on se transforme en mercenaire plus qu’en hacker et on perd une énorme partie de l’ambiance du jeu !
Watch Dogs aurait une ambiance beaucoup plus développé si le jeu était beaucoup plus orientée infiltration ! Ici cette liberté vient à de trop nombreuses reprises transformer l’aventure en jeu d’action pur et c’est vraiment dommage !
La licence gagnerait à être plus restrictif là-dessus. Avec la possibilité de tirer et tuer si vous jouez un militaire que vous avez recruté, et pas un développeur web n’ayant potentiellement jamais touché une arme, qui se transforme en tireur d’élite comme par magie !
On notera la présence de beaucoup de scènes de « reconstitution » qui ne sont pas vraiment intéressantes, avec une piste à suivre avec des dialogues audio. On aurait préféré une vraie réalisation plus détaillé, avec une vraie enquête, de l’infiltration et de l’espionnage, mais c’était sûrement trop long et trop coûteux à faire …
Le combat au corps-à-corps à lui totalement été entièrement repensé pour enfin être agréable, avec une différence en fonction des personnages, de leurs métiers et de leurs armes.
Un ouvrier de chantier va se battre avec une clé à molette et tapera plus fort qu’un comptable à mains nues.
Le scénario
L’absence de personnage principale peu faire peur au premiers abords, avec la crainte de se retrouver avec une histoire dans laquelle on ne s’implique pas, mais au final ce n’est pas un problème. Il y a quand même de nombreux personnes récurrents autour de qui tout gravite pour garder un fil conducteur.
Watch Dogs se pert, à vouloir donner trop de liberté, le jeu oublie de donner un vrai bon cadre à l’histoire et donc à l’ambiance.
Ici le jeu revient sur des problématiques plus sérieuses par rapport au deuxième épisode, des questions qui se pose dans la vraie vie, mais malheureusement le jeu n’est pas cohérent.
Nous incarnons DedSec une organisation qui veut faire le bien et combattre les méchants, mais de l’autre côte le jeu nous laisser tuer tout le monde et semer le chaos.
De plus le jeu continu dans le cliché du hacker, sans approfondir le sujet réellement, et se contente de placer « l’erreur 404 », de faire des texte un peu compliqué avec des lettres de partout par ce que ça fait cool et hop c’est bon on est des hackeur ! Pour rester accessible à tout le monde certes, mais c’est DOMAGE !
Mais de l’autre côté on va retrouver des organisations « méchantes » ! Géré par une « méchante » BAHHHH la méchante !!! On se croira presque dans un Disney en train de rencontrer une méchante sorcière ! C’est ridicule.
Dans la réalité ces gens sont là pour le pouvoir et l’argent, et en faire des monstres caricaturés c’est du gâchis. Le jeu pourrait apporter une vraie critique et faire passer un vrai message, mais non, on combat des méchants… BOUUUUUUU les méchants…
Une IA nous accompagnera tout au long du jeu : Bagley, un peu comme un Jarvis du côté d’Iron Man, il pourra tout analyser et chercher des informations. Autant il apporte un peu d’attachement, autant il pourra en énerver certains à force de parler et d’apporter des remarques sans arrêt.
L’époque d’Aiden Pierce manque …
La bande-son
Bande Son : un des points réussi c’est la radio ! Les musiques classé par thème sont sympa, il y a des vraies musiques plutôt bien choisis, d’autre qui semble créer pour le jeu et qui passe très très bien ! Il y a des vrais bonnes musiques classique aussi. Drifter dans les rues sur du Beethoven il y a que ça de vrai !
Il y a également certaines émissions de radios, mais qui sont très décevantes, c’est surtout des émissions pour faire gloire à DedSec et critiquer sans nuance les méchants (encore), il aurait été intéressant d’avoir de vraies débat avec du pour et du contre !
Certaines musiques sont aussi présentes dans les phases d’action et apportent un petit plus, et la vie dans la rue est également réussie, avec une bonne ambiance sonore, entre les dialogues, le bruit de fond ect, c’est un sujet maîtrisé et réussi.
Maintenant parlons de la VF… Le problème quand on choisit de ne pas faire de personnage principal, c’est qu’il faut plein de voix secondaires : il y a au moins 10 ou 15 voix différentes, ce qui veut dire qu’autant de doubleurs qui ont dû être engagé pour faire tous les dialogues du jeu.
Ce qui donne un résultat très inégal. Notre ouvrier de chantier, pour reparler de lui, des fois c’est dur à écouter… Dans une séquence calme, il débarque avec sa voix malheureusement un peu cliché, trop forte, et pas super bien joué…
Ubisoft s’est forcément tiré une balle dans le pied avec un tel choix. D’autres personnages « obligatoires » sont eux plutôt réussis, de même pour les méchants pour le coup.
La durée de vie
Le monde ouvert viendra ajouter quelques heures en plus si vous voulez tout collectionner, et finaliser les quêtes secondaires. Pour essayer d‘obtenir tous les trophées et succès, comptez environ 40h.
Note et conclusion
Watch Dogs Legion reprend la formule déjà bien établie dans les précédents épisodes, en essayant d’y apporter quelques nouveautés, sans pour autant réussir à empêcher une certaine monotonie de s’installer. À trop vouloir laisser de liberté au joueur : dans les personnages à contrôler et dans la façon de jouer, le jeu fini par ne plus imposer de cadre, ni narratif, ni au niveau du gameplay, ce qui finit par casser l’implication du joueur dans l’histoire. L’environnement est vivant, et le jeu prend place dans un Londres très réussi, mais cela ne suffit pas à empêcher Watch Dogs Legion de prendre l’eau à travers son scénario trop prévisible, avec une écriture parfois complètement ridicule, qui préfère s’enfoncer dans le combat contre le « mal » alors qu’il aurait pu faire un passer un très bon message en relevant de vraies problématiques. Techniquement décevant, rien ne semble aller pour la série Watch Dogs, et Ubisoft ne semble pas vouloir mettre les ressources nécessaires pour redresser le tir. C’est dommage, Watch Dogs Legion avait pourtant un énorme potentiel visible à travers quelques passages du jeu plutôt réussi…
- Système de recrutement intéressant
- Des métiers complémentaires et qui apportent différentes fonctionnalités
- Le piratage, un concept qui fonctionne toujours
- Londres particulièrement réussie
- Enfin de bons combats au corps-à-corps
- Pas toujours joli sur console
- Techniquement en retard sur beaucoup de points
- Une durée de vie décevante
- L'écriture en demi-teinte, parfois carrément ridicule
- La VF trop inégale
- Beaucoup de bugs
- Un jeu qui passe à côté des messages qu'il pourrait faire passer