Test : Ghost Of Tsushima – Une aventure haute en couleur
Test : Ghost Of Tsushima
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Ghost Of Tsushima, 6 ans après le très bon Infamous Second Son, le studio Suckerpunch revient avec une nouvelle licence et un but : devenir le premier vrai open-word sur le thème du Japon féodal. On retrouve donc Jin, samouraï du clan Sakai, dans un monde puisant son inspiration dans les titres majeurs du genre, révolution ou simple copie ? La réponse dans ce test !
Ce test est sans spoil sur le scénario, mais il est impossible de donner un avis complet sans évoquer certains passages du jeu, soyez en conscient.
Nous allons passer en revue les points importants : gameplay, graphisme, scénario, bande-son, duré de vie et trophée platine avant de donner une note finale. Je vous invite vous aussi à donner votre avis dans les commentaires.
Les graphismes :
Ghost of Tsushima est plus qu’un beau jeu, il y a une vraie direction artistique, en commençant par des couleurs très saturées, qui peuvent dérouter au début, mais qui sont une vraie réussite ! Les effets de lumière, eux aussi très présents : avec des reflets et des halos lumineux à travers la végétation très bien réalisés. Il est fort probable que le jeu réussisse à vous émerveiller plus d’une fois au fur et à mesure de votre exploration.
Le cycle jour / nuit, mais également météorologique est très actif, sans doute un peu trop… Le ciel gris viendra beaucoup trop rapidement mettre un terme à votre moment de contemplation, la pluie ou encore la brume (beaucoup moins jolies et plutôt grossières) viendrons recouvrir l’horizon et ternir le tableau.
Sachez que la météo changera en fonction de vos actions : le jeu est conçu pour faire apparaître plus de tempêtes lorsque vous vous impliquez dans le côté Fantôme. C’est un détail sympathique sur le papier, mais dommage car faisant partie de l’histoire principale du jeu, impossible donc de profiter suffisamment des paysages luxuriants, si beau quand il fait soleil !
Dans votre exploration, vous aurez l’occasion de découvrir énormément d’endroits différents, mention spéciale pour les sanctuaires Shinto, des temples perdus dans les montagnes qui vous demanderont de trouver un chemin annexe, généralement à base de saut, de grappin et d’escalade. Ce sont tous des endroits magnifiques et atypiques, avec un petit goût de Tomb Raider fort agréable !
Une grande quantité d’armures, de sabres et de casques différents sont présents dans le jeu, avec la possibilité de les teindre et ainsi créer tous un tas de combinaisons différentes vraiment très appréciables. Chaque armure à des statistiques spécialisées dans un domaine, et les améliorer change également leurs apparences. Tout ça pour vous permettre de créer un samouraï comme vous le souhaitez. Au niveau des armes vous ne pouvez pas changer, le sabre du début vous accompagnera jusqu’à la fin, mais pouvez trouver des kits esthétiques. Ghost Of Tsushima n’entre pas du tout dans une dimension RPG pour rester simple, épuré et compréhensible.
Mais le jeu n’est pas exempt de tous défauts, les animations faciales des personnages semblent légères par moments, sans pour autant être très gênant, c’est certain qu’après The Last Of Us Part II, ça fait bizarre…
Les interactions avec le sol se partagent entre réussite et déception. Par moments, les détails sont impressionnants comme avec les feuilles ou encore la boue quand on se roule par terre, à d’autres endroits on commence à entrevoir les limites du jeu, comme par exemple avec la neige et les simples empreintes et les grosses particules pas très jolies.
Plus généralement, les graphismes restent un point majeur du jeu, malgré quelques petits détails qui font tâche, impossible de ne pas être émerveillé à de nombreuses reprises. On notera l’optimisation légendaire du jeu ! Aucun lag, aucun ralentissement, pas de cliping, le voyage rapide se font à une vitesse fulgurante, même pas le temps de prendre un café. Impossible de faire mieux là-dessus. On notera également là sur-utilisation de l’écran noir… Quand il faut allumer un feu (écran noir), quand dans une mission il faut rejoindre la berge (écran noir), dès qu’il y a une animation ou une action un peu technique l’écran noir arrive… Ce qui montre pour le coup un vrai retard technique et c’est parfois gênant.
Le gameplay
Effectivement, plusieurs fois avant sa sortie le jeu à subit des critiques vis-à-vis des quelques ressemblances à d’autres gros jeux, pour autant à aucun moment vous aurez l’impression de jouer à un Far Cry ou à un Assassin’s Creed, les ressemblances agissent comme des clins d’œil et des références très bienvenues.
Pour commencer par l’exploration : c’est ce qui vous fera le plus profiter de ce magnifique jeu, prenez votre temps dans Ghost Of Tsuhsima et vous passerez un superbe moment, tracez tout droit et vous ne verrez pas les nombreuses qualités qu’il a à vous offrir. C’est tout le charme du jeu : aller à gauche pour voir un renard qui vous emmènera à travers une forêt, suivre un oiseau pour trouver une source chaude ou encore prendre quelques minutes pour composer un haïku pour enfin continuer une mission ect…
Il y a énormément de choses à découvrir, peu être un peu trop d’ailleurs… Les 49 renards auraient mérité d’être un peu moins nombreux par exemple.
Malgré une diversité intéressante des endroits à découvrir, difficile de ne pas sentir un peu de monotonie sur le chemin du 100%.
Un des points les plus médiatisés : la disparition du UHD et le système de direction grâce au vent. C’est réussi ? OUI ! Ça marche super bien, la physique du vent est top, plus besoin d’une mini-carte ou d’indicateur en haut de l’écran, et pour le coup, c’est vraiment agréable de se concentrer sur le jeu. Tout UHD ne disparaît pas totalement, vous aurez tout de même une roue pour vos postures, vos armes et munitions, ainsi qu’un indicateur de distance en haut à gauche de l’écran. Et au final on utilisera quand même beaucoup la carte, cependant c’est un très bon point qui ouvre une nouvelle porte dans le segment de l’open-world et de l’immersion.
Vous serez amené à effectuer pas mal de phase de plateforme dans Ghost Of Tsushima, à faire des sauts ou encore utiliser le grappin. On ressent un peu l’AND de Suckerpunch et retrouvant de loin les sensations de grimpe des jeux InFamous.
Vous passerez la majorité de vos déplacements à cheval, avec qui vous allez tisser un lien. Les animations après les missions sont parfois amusantes, avec votre cheval qui viendra vous embêter. Le gameplay à cheval est très réussi, les sauts et les changements de direction sont agréables, cependant il y a un point très étonnant : impossible de nager avec le cheval, à l’image de l’écran noir pour les graphismes, c’est là aussi un choix très étrange et un retard technique plutôt grossier. Vous serez donc obligé d’aller à la nage et de rappeler votre cheval une fois de l’autre côté, ou alors de trouver le passage quelques centaines de mètres plus loin.
Les combats : deuxième point totalement réussi du jeu ! Durant les premières heures la caméra proche du personnage et l’absence de verrouillage sur les ennemis peut paraître perturbant, mais une fois le gameplay en main, on comprend parfaitement ces choix, principalement fait pour ne pas céder à la facilité, ne pas rendre les combats trop accessibles et garder un vrai intérêt.
Plusieurs rythmes de combat très différents vous seront proposés tout au long de l’aventure : des combats classiques, dans lesquels vous allez affronter plusieurs types d’ennemis différents, qui deviendront de plus en plus résistants en avançant dans le jeu.
La progression du jeu est d’ailleurs très bien équilibrée. Pour terrasser les différents ennemis : 4 postures seront à votre disposition au fur et à mesure que vous les débloquerez, chaque posture est efficace contre un type d’ennemi. Par exemple, la posture de la pierre contre les ennemis avec des épées, l’eau contre les boucliers, ou encore le vent ou la lune sur les autres, et chaque posture vous fera faire des mouvements différents entre attaque légère et attaque lourde. Et il sera primordial de changer de posture en fonction de votre adversaire, sous peine d’être inefficace. Heureusement, cela se fait très intuitivement avec 2 boutons et donne une dimension intéressant au combat d’open-world qui sont parfois un peu simpliste sur d’autres jeux.
Vous trouverez également des confrontations, dans lesquels vous allez devoir effectuer un enchaînement de plusieurs ennemis avec un timing plus ou moins serré, avec de beaux ralentis et des effets de sang spectaculaires.
La prise en compte de certaines surfaces, de la hauteur et du sprint est très bien pensée également amenant à des mouvements variés et une vraie sensation de maîtriser le katana.
L’IA des ennemis par contre, n’est pas de toute jeunesse, ils viendront un par un en attendant bien sagement leurs tours, ils ont parfois du mal à trouver leur chemin s’ils ne sont pas sur le même niveau que vous. Si cela n’est pas handicapant, ce n’est pas un point brillant du jeu.
Si vous en avez marre du katana et du corps-à-corps, vous pourrez utiliser votre arc, avec un gameplay lui aussi plutôt soigné, un mode de concentration pour ralentir le temps. Mais également tout un tas d’arme de lancé comme des kunaï ou des fléchettes empoisonnées, dont l’utilisation sera un point intéressant de l’histoire.
Et dernièrement, une petite partie du jeu vous demandera des phases d’infiltration, parfois bien pensé, parfois pas du tout, vous en viendrez très vite à vous faire détecter et à sortir votre katana.
Le système de pistage puise lui aussi ses inspirations du côté de The Witcher ou dans les derniers Assassin’s Creed, sans pour autant proposer quelque chose de convainquant, on vous laisse avec une grosse zone sur la carte, des indices pas toujours bien placés et dans un ordre obligatoire, ce qui va créer pas mal d’incohérence dans les phases de recherche, comme des traces de pas qui apparaîtront comme par magie…
On notera pour finir l’absence de système de craft ou de chasse, énormément d’animaux sauvages viendront croiser votre chemin, et à part les animaux agressifs sur lesquels vous obtiendrez uniquement des peaux, tout le reste n’est pas utilisé. Un choix étrange également de ne pas développer un système de gestion de ressources plus poussé. Ici, il s’agira uniquement de ramasser des fleurs, du tissu et du métal dans les camps ennemis. Pouvoir crafter des flèches aurait pu être intéressant car elles finissent par manquer cruellement.
Le scénario
Un scénario qui ne pourra pas plaire à tout le monde, si dans un premier temps le japon féodal vous plaît et vous intéresse, dans le style, dans son histoire, sa culture et l’ambiance qui va avec, alors il ne fait aucun doute que l’aventure Ghost Of Tsushima vous plaira de la première à la dernière seconde.
L’histoire va se dérouler sur plusieurs axes : le voyage de Jin, avec au centre son clan : le clan Sakai, et celui de son oncle : le clan Shimura. Mais également sur des axes secondaires, avec d’autres personnages qui apparaissent comme secondaires, et avec lesquels vous ferez une série de quêtes liée à une histoire et à un problème à résoudre. Et là, il y a de tout… Des récits intéressants ou on a envie d’en savoir plus, à d’autres où l’on se demande vraiment ce qu’on fait là… Et si vous n’êtes pas fan plus que ça du cadre historique et de l’ambiance, il sera peut-être difficile de rester accroché tout temps, et de se sentir impliqué à 100% dans l’histoire, que ce soit dans les quêtes secondaires comme dans les missions principales.
Jin est un héros plutôt bien écrit et charismatique, le problème ne vient pas de lui, mais plutôt de la narration et du rythme. Bien souvent, le jeu se laisse dériver dans des mécaniques redondantes dans ses dialogues et ses situations en s’écartant parfois pas mal de l’objectif. Malgré quelques dilemmes et retournement de situation, la réalisation ne parvient pas à rattraper le manque d’implication.
Pendant que vous avancerez dans le jeu, vous développerez votre légende de Fantôme de Tsushima, et quand vous serrez suffisamment reconnu, les ennemis auront beaucoup plus peur de vous, les dialogues dans le monde ouvert changeront également, et il en va de même pour après la fin du jeu, un système d’adaptation trop rare dans le jeu vidéo et qui est vraiment agréable !
En dehors des récits principaux, vous trouverez plusieurs quêtes avec des PNJ, elles sont nécessaires pour le trophée platine du jeu, dont le guide complet est disponible, malgré que certaines d’entre elles soit agréable ou intéressante, la majorité tombe de nouveau dans la maladie du remplissage, où l’on devient un bon samaritain, prêt à régler tous les problèmes du monde : aller récupérer un objet à l’endroit A pour l’amener à l’endroit B, car la fille du frère du voisin est malade…. Pas toujours très intéressant.
La bande-son
Sans pour autant tomber dans du Death Stranding, quelques musiques dans l’open-world auraient été appréciables, vous ne les entendrez qu’à certains moments clé du jeu. Les voix sont tout autant remarquables, vous pouvez choisir de faire le jeu en japonais pour encore augmenter l’immersion, ou rester sur une VF très correcte et plutôt juste sur tous les personnages du jeu.
Un mode « Kurosawa » peut être activé à n’importe quel moment du jeu, et vous plonge dans l’ambiance des vieux films japonais du réalisateur, avec une modification du son et un filtre noir et blanc, intéressant à utiliser, notamment dans les duels, mais pas trop longtemps pour ne pas se priver des sublimes paysages colorés du jeu.
La durée de vie
Pour atteindre environ 50h pour le 100% du jeu et le platine qui va avec.
Notre guide complet de tous les trophées
Pour parler rapidement du platine : c’est un trophée très accessible, aucune difficulté nécessaire, rien n’est manquable, il s’agit principalement de tout ramasser et de faire quelques objectifs. Ce qui vous permet de pleinement profiter du jeu sans vous prendre la tête, ce qui est plutôt agréable, mais qui décevra ceux qui recherchent un peu de challenge.
Note et conclusion
Ghost Of Tsuhsima est un bon jeu, qui vous fera redécouvrir la notion d’exploration dans un mode ouvert. Sans pour autant être aussi ambitieux que les grands titres du même genre, le studio Suckerpunch nous offre une fois de plus un jeu très bien pensé, avec de vraies bonnes idées de gameplay et de réalisation. Le jeu n’est pas exempt de tout défaut, et tombe quelques fois dans du remplissage, tout en laisser passer pas mal de détails un peu moins réussis. Il en résulte au final de très nombreuses heures d’émerveillement, sur un jeu qui est une vraie réussite technique ! Un vrai plaisir dans les confrontations tout au long du jeu, une histoire intéressante si vous prenez le temps de vraiment rentrer dans le jeu. Une réussite pour le Japon féodal dans le segment des open-world.
- Des paysages incroyables
- Les couleurs et les effets de lumière
- L'exploration au centre du jeu
- Le guidage par le vent, une réussite
- Le nombre d'armures, armes, casques et leurs personnalisations
- Un jeu parfaitement optimisé
- Des combats très bien pensés et prenants
- Le système de confrontation qui fait son effet
- Une bande-son très réussie
- La pluie et la brume beaucoup moins réussies
- Une sur-utilisation de l'écran noir
- Le jeu tombe parfois dans le remplissage
- L'IA pas toujours au point
- Infiltration trop peu présente et pas toujours très bien pensé
- Le système de pistage à revoir
- Un scénario parfois redondant
Plutôt d’accord avec le test, même si je n’ai joué qu’à la version director’s cut sur PS5 qui était donc encore mieux que cette version 1.0.
Toutefois que je ne peux qu’approuver en négatif « Le jeu tombe parfois dans le remplissage ». Autant les autres points négatifs j’ai fait avec sans diffucltés, autant pour l’avoir platiné et fait les 100% il y a vraiment cette sensation de remplissage, surtout à la fin du jeu où pour une raison obscure tout doit se faire à cheval et plus aucun points de TP pour gagner du temps… Ca m’avait un peu frustré et ennuyé.